Me, You, nous, Créons un terrain d’entente

Sandrine Zilli, diplômée en histoire de l'art – école du Louvre
Du 21 mars au 22 avril 2019, la 11e Biennale internationale du design de Saint-Étienne nous invitera à transformer nos différences en forces.

Construire un avenir commun

Relier les gens plutôt que les séparer, installer une longue table entre le Mexique et les États-Unis au lieu d’ériger un mur. De part et d’autre, chacun viendrait avec une chaise et des plats à partager. Ainsi, la frontière deviendrait lieu de rencontre, de partage, de négociation. La table sera d’ailleurs un meuble important dans cette biennale.

Une invitation à voir, participer et penser :


Le constat est posé : aucun pays, aucun individu ne résoudra seul les défis (démographiques, écologiques) d’un futur très proche. Pour Lisa White – analyste de tendances et commissaire principale de la Biennale 2019 – la Biennale est l’occasion d’exposer mais aussi de réfléchir, par exemple à l’après-plastique. Touillettes et pailles souillent terres et mers. Il est peu probable qu’on abandonne leur usage, mais ne pourrait-on pas les fabriquer à base d’algues ou de maïs ? De quasi éternelles, elles deviendraient biodégradables. Le Théâtre du plastique invitera à réfléchir à la fin du plastique à usage unique. De même, on entend souvent évoquer la « colonisation » de Mars, mais pourquoi forcément par l’Homme ? La planète rouge pourrait être envahie par la nature terrienne, comme le suggère l’artiste et designer Alexandra Daisy Ginsberg.
Ces défis nécessitent l’engagement et l’inclusion de tous les membres de la société. La Biennale donnera le ton en invitant ses visiteurs à prendre part à une multitude d’ateliers interactifs.


La Chine passée, présente et future :

La Chine est l’invitée d’honneur de la Biennale 2019. Référence aux villes nouvelles chinoises, qui sortent de terre en quelques années, Stefania sera une cité à la temporalité accélérée : un jour de Biennale correspondra à une année. Du 21 mars au 22 avril, trente ans s’écouleront donc à Stefania, qui accueillera une biennale tous les deux jours, une coupe du monde tous les quatre jours, etc. Les projets d’une trentaine d’écoles – françaises et chinoises – interrogeront la ville de demain, entre mondialisation, métissages et spécificités culturelles.
L’histoire du design chinois est récente. En une quarantaine d’années, la Chine est devenue l’atelier du monde ; elle est aujourd’hui pleinement entrée dans le domaine de la création. De même que l’exposition Magiciens de la Terre – centre Pompidou, 1989 – avait révélé l’art contemporain non occidental, Fan Zhe – artiste, médiateur et entrepreneur culturel – entend marquer l’histoire avec l’exposition Équi-libre. Il veut montrer non plus exclusivement le made in China, mais le created in China ; création à la fois ancrée dans le monde contemporain et nourrie des spécificités de la grande culture chinoise.

Rendez-vous le 21 mars à Saint-Étienne et dans toute la région Auvergne-Rhône-Alpes largement associée à l’événement !
Cité du Design : 3, rue Javelin Pagnon, 42000 Saint-Étienne. La Biennale se tiendra du jeudi 21 mars au lundi 22 avril 2019 : consulter le site