L'athénienne, réinterprétation d'un meuble antique

L’athénienne est une vasque reposant sur trois pieds au décor généralement antiquisant (pieds de lion ou de chèvre, vase antique sur la tablette d'entrejambe, palmette dans un dé de raccordement, guirlande de feuillage, frise de postes, profil dans un médaillon, etc.).
Il en existe de très luxueuses ; d’autres sont plus modestes.
C’est un tableau de Joseph-Marie Vien qui a donné son nom actuel à ce meuble directement inspiré du trépied brûle-parfum antique.
Une jeune femme vêtue et chaussée à l’antique procède à une offrande en versant du parfum sur un brasero qui repose sur un trépied tel qu’on en a mis au jour à Pompéi.
Dans la peinture et les arts décoratifs contemporains, les scènes se déroulant dans des temples antiques nous montrent ces trépieds brûle-parfum, parfois associés à des cassolettes comme celle posée dans la niche du mur sur cette œuvre de Jean-Restout.
Dans les intérieurs du 18e siècle, les athéniennes vont généralement par paires, disposées de part et d’autre d’une porte ou chacune à un angle d’une pièce.
Le couvercle ajouré, qui permet aux effluves de se diffuser, est surmonté d’un bouton de préhension en forme de pomme de pin. Des anneaux permettent de manipuler la vasque. Les pieds de cette athénienne sont cannelés, couronnés d’une tête de bélier et ornés d’un motif de grecque dans leur partie inférieure. Tous ces motifs sont puisés dans le répertoire antique.
D’abord brûle-parfum, l’athénienne se diversifie par la suite. À la fin du 18e siècle, elle devient lavabo, chauffe-plats ou encore jardinière.