Un nouveau meuble, le bureau
La seconde moitié du XVIIe siècle voit naître des meubles promis à un grand avenir, notamment le bureau – vers 1670 – et la commode – vers 1700.
Le mot « bureau » renvoie à la bure, étoffe grossière de laine brune dont on recouvrait les tables à écrire pour les protéger des taches d’encre. La bure servait aussi à la confection des robes de moine.

Bureau Mazarin, vers 1685, bâti de bois européens – chêne, pin et noyer – plaqué d’ébène, de bois de rose, d’écaille de tortue et de cuivre, bronzes dorés ©New York, Metropolitan Museum of Art

Le même bureau, vu de l'arrière ©New York, Metropolitan Museum of Art
Les premiers bureaux se composent d’un plateau et d’une niche centrale flanquée de tiroirs. Ils reposent sur huit pieds : quatre pieds de chaque côté, reliés par une entretoise. L’arrière n’est pas plaqué puisqu’ils étaient toujours placés contre un mur.
Au XIXe siècle, les antiquaires les surnomment « bureaux Mazarin ». Le cardinal, mort une dizaine d’années avant l’apparition de ce meuble, n’en a jamais possédé. L’appellation – un peu trompeuse mais prestigieuse – est encore usitée aujourd’hui.

Le même bureau, cette fois-ci ouvert ©New York, Metropolitan Museum of Art
Ce bureau est à « dessus brisé » : le plateau est divisé en deux parties de mêmes dimensions ; la partie avant peut se rabattre sur la partie arrière tandis que la partie supérieure de la façade se rabat à l’horizontal. Ces deux opérations ménagent un espace pour écrire et laissent voir une série de tiroirs.
Meubles rares et très prestigieux, les premiers bureaux sont enrichis de superbes marqueteries.

Toujours le même bureau, vu de côté et détail du décor ©New York, Metropolitan Museum of Art
Sur cet exemple, il s'agit d'une marqueterie Boulle, plus précisément d'une partie, les motifs de cuivre se détachant sur un fond d’écaille de tortue teinte en rouge. On parle de contrepartie lorsque c’est l’inverse : les motifs d’écaille sur un fond de métal.

Détail du visuel précédent ©New York, Metropolitan Museum of Art