BUREAU

Bureau, commode et quelques autres nouveautés promises à un grand avenir

La seconde moitié du XVIIe siècle voit naître des meubles très importants, notamment le bureau – vers 1670 – et la commode – vers 1700.

Le mot « bureau » renvoie à la bure, étoffe grossière de laine brune dont on recouvrait les tables à écrire pour les protéger des taches d’encre. La bure servait aussi à la confection des robes de moine.
Les premiers bureaux se composent d’un plateau et d’une niche centrale flanquée de tiroirs. Ils reposent sur huit pieds : quatre pieds de chaque côté, reliés par une entretoise. L’arrière n’est pas plaqué puisqu’ils étaient toujours placés contre un mur.
Au XIXe siècle, les antiquaires les surnomment « bureaux Mazarin ». Le cardinal, mort une dizaine d’années avant l’apparition de ce meuble, n’en a jamais possédé. L’appellation – un peu trompeuse mais prestigieuse – est encore usitée aujourd’hui.
Ce bureau est à « dessus brisé » : le plateau est divisé en deux parties de mêmes dimensions ; la partie avant peut se rabattre sur la partie arrière tandis que la partie supérieure de la façade se rabat à l’horizontal. Ces deux opérations ménagent un espace pour écrire et laissent voir une série de tiroirs.

Meubles rares et très prestigieux, les premiers bureaux sont enrichis d’une superbe marqueterie :
C’est une marqueterie Boulle, plus précisément une partie : les motifs de cuivre se détachent sur un fond d’écaille de tortue teinte en rouge. On parle de contrepartie lorsque c’est l’inverse : les motifs d’écaille sur un fond de métal.
Les motifs sont à la gloire de Louis XIV. Nous distinguons au centre son chiffre – deux L entrelacés – surmonté de la couronne fleurdelisée, elle-même dominée par le soleil rayonnant. S’y ajoute, à chaque angle, une fleur de lis, emblème de la monarchie française depuis le Moyen Âge. Il ne fait aucun doute que ce bureau a été exécuté pour une résidence royale.
Le bureau est la table réservée à l’écriture, puis, par extension, le mot a désigné la pièce dans laquelle ce meuble prend place, généralement dédiée au travail intellectuel.