La chaire, le coffre devenu siège

La chaire (du latin cathedra, « siège » plutôt à dossier) est un siège lié à l’autorité. C’est un petit coffre – l’abattant fait office de siège – que l’on a enrichi d’accotoirs pleins et d’un haut dossier.
Cette chaire illustre la transition entre style gothique et style Renaissance, conjuguant plis de serviette sur le devant et les côtés du coffre et entrelacs d’inspiration antique et bustes en médaillons sur le dossier.
Siège lié à l’autorité, la chaire prenait place dans la chambre du maître de maison, tout près du lit. On distingue nettement des motifs d’arcatures gothiques sur le dossier et de plis de serviette sur le devant du siège, ainsi qu’un carreau (du latin quadrus, « carré »), un coussin rendant le siège un peu moins inconfortable.
Certaines chaires, plus imposantes, devaient servir dans les églises.
Dans la France du 16e siècle, apparaît la caquetoire (de caqueter, « bavarder »), plus légère que la chaire : le coffre a disparu et les accotoirs sont évidés.
Le dossier est richement sculpté de motifs Renaissance. Les pieds, eux sont reliés par une entretoise formant un H.

Le dressoir, l’orgueil social

Le dressoir est un meuble de rangement composé de deux casiers fermant à clé. Sa partie inférieure est évidée ; ses pieds reliés par une tablette d’entrejambe sur laquelle on peut placer des objets de valeur.
La richesse de cette famille est suggérée par l’imposant dressoir du fond, garni d’une abondante vaisselle de métal : aiguières sur la tablette d’entrejambe, plats et bouteilles sur le gradin. Les parents sont assis sur un banc à tournis, dont le dossier, amovible, permettait de s’asseoir au choix face à la cheminée ou dos à celle-ci. Très peu de ces bancs sont conservés.
Il faut être prudent concernant la datation des meubles « médiévaux ». Le dressoir du musée Dobrée par exemple, indéniablement de style gothique, a en fait été fabriqué au 19e siècle – siècle qui a redécouvert le Moyen Âge et l’a réinterprété.
Lors d’un repas important, le dressoir est installé près de la place du seigneur.
Nous assistons à un banquet proclamant une union aristocratique. Au centre de la table trône la mariée, entre son époux et sa demoiselle d’honneur. Pour l’occasion, un dressoir a été installé tout près du mari, affichant sa richesse et par conséquent sa puissance. Notons que le luxe de cette pièce tient en grande partie aux étoffes : dais magnifiant la table principale, tapis sur la tribune des musiciens, nappes blanches dissimulant les tables – de simples planches posées sur des tréteaux.