La commode
Les premières commodes – que nous avons évoquées dans la partie Louis XIV – restent des exceptions ; ce sont des meubles expérimentaux en somme. La commode telle qu’on la connaît encore aujourd’hui s’élabore plutôt dans les années 1720-1730.
À l’époque Régence, il existe deux modèles de commode : à deux ou à trois rangs de tiroirs.

Commode à deux rangs de tiroirs attribuée à Étienne Doirat, placage de bois de violette, bronzes dorés, vers 1725 ; USA, The Cleveland Museum of Art, legs de Mme Severance A. Millikin

Commode en tombeau, placage en bois de violette, début 18e siècle ; Paris, Mobilier national, ©Isabelle Bideau, 2019
La Commode à trois rangs de tiroirs dite « en tombeau » ou « à la Régence »

Commode à 3 rangs de tiroirs, bâti de bois tendre, tiroirs en noyer, placage de bois de violette ; Londres, Victoria and Albert Museum, legs de John Jones

La même commode vue de profil ©Victoria and Albert Museum
Logiquement ses pieds sont courts et son tablier central touche presque le sol. Son allure trapue n’est pas un défaut lorsqu’elle est bien proportionnée comme c’est le cas ici.

La même commode à laquelle on a ôté les tiroirs et le plateau de marbre ©Victoria and Albert Museum
La rangée supérieure comporte deux tiroirs séparés par une partie fixe. À la place de cette dernière est parfois placé un étroit tiroir à secret – qui nécessite une manipulation particulière pour être ouvert.
Autre remarque : le plateau de marbre ou de marqueterie des premières commodes étaient souvent encastrées dans une moulure de cuivre. À l’époque Régence, le plateau est toujours en marbre – on abandonne les plateaux marquetés. Ce marbre, à bords moulurés, est simplement posé sur le bâti.
La commode à deux rangs de tiroirs

Commode à deux rangs de tiroirs attribuée à André-Charles Boulle, bâti de chêne, plaqué d’amarante et de satiné, bronzes dorés, marbre Brocatelle violette du Jura, vers 1710-1715 ; Malibu, The Paul Getty Museum