Le « repose-pieds » de la reine mérovingienne Radegonde
Née vers 520 en Thuringe (Allemagne), Radegonde est contrainte d’épouser Clotaire Ier – un des fils de Clovis – dont elle était la prisonnière. Pieuse et érudite, elle se tourne peu à peu vers la vie monacale et fonde l’abbaye de Sainte-Croix à Poitiers, où ce meuble est encore conservé aujourd’hui. Il est impossible de savoir s’il a été réalisé spécialement pour elle. En tout cas, il lui a appartenu.
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Pupitre de sainte Radegonde, bois (probablement du buis), 6e siècle, Poitiers, abbaye Sainte-Croix
Abondant décor sculpté et riche iconographie
Le plateau est divisé en neuf compartiments séparés les uns des autres par une moulure saillante et striée. Le décor, très abondant, est exclusivement religieux. Au centre, l’Agneau de Dieu (Agnus Dei) entre deux palmes : c’est Jésus en victime sacrificielle, sacrifié lors de la crucifixion, entre les palmes de son martyre. De chaque côté de l’Animal : une croix latine – dont la branche inférieure est plus longue que les autres.
Dans le compartiment supérieur, le chrisme, le monogramme (emblème fait de lettres). Sont superposées les deux premières lettres grecques du mot « Christ » (messie en grec), le « χ » (chi) et le « ρ » (rhô).
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Détail du sarcophage de saint Drausin, marbre, vers 450-550 ; Paris, musée du Louvre, département des antiquités grecques, étrusques et romaines ©Thierry Ollivier