Chaque premier dimanche d’octobre, admirateurs et descendants d’Émile Zola se rassemblent à Médan, dans les Yvelines, où il a vécu une grande partie de sa vie ; rassemblement seulement interrompu pendant les deux guerres mondiales. Pendant une heure et demie, les orateurs se succèdent, évoquant leur admiration pour l’œuvre et les combats de Zola. Chaque édition a son invité d’honneur : en 1983, le ministre de la Justice, Robert Badinter, qui venait de faire abolir la peine de mort ; en 2002, le président Chirac pour le centenaire de la mort de l’écrivain, et plus récemment le journaliste Nicolas Demorand ou une autre ministre de la Justice, Christiane Taubira. On peut regretter le rendez-vous manqué avec Simone Veil. Cette année, le linguiste Claude Hagège a brillamment souligné la poésie de la prose de Zola.
Un double hommage :
Le pèlerinage 2017 a bien évidemment mis Pierre Bergé à l’honneur. Il y a une vingtaine d’années, l’homme d’affaires et mécène – décédé le 8 septembre dernier – avait sauvé la maison Zola d’une fermeture imminente et entrepris les travaux indispensables. Fervent défenseur de la liberté et de l’égalité, il projetait aussi un musée Dreyfus. La maison, désormais restaurée et remeublée, reste cependant fermée au public, en attente de l’aménagement de ce musée consacré à l’Affaire.