Genesis, une ode à la nature
Sandrine Zilli, diplômée en histoire de l'art – école du LouvreL’ambassade d’Australie à Paris expose quarante-deux peintures, pastels, aquarelles et lithographies de William Robinson, figure majeure de l’art contemporain australien.
De l’art australien, nous connaissons plutôt en Europe la peinture aborigène – dont le musée du Quai-Branly, à deux pas de l’ambassade, expose les grands noms. L’art de Robinson se rattache de manière évidente à la tradition artistique occidentale ; en apparence, il n’a rien à voir avec le monde du rêve des Aborigènes. Cependant, on y décèle le même attachement fort à une terre et le sentiment d’en être le gardien. Par ailleurs, Robinson ne peint pas la réalité de paysages saisis sur le vif mais retranscrit dans son atelier la magie et la démesure de la nature.

W. Robinson, « Les étangs bleus, de Springbrook à Beechmont », huile sur toile, 2000, collection de la QUT (université technologique du Queensland). La luxuriance des paysages du Queensland – au nord-est de l’Australie – est le thème de prédilection de William Robinson. Dans les années 80, se promenant dans la nature après une nuit de tempête, il observe une flaque d’eau dans laquelle se reflètent le ciel et la forêt. Cette flaque est le déclencheur de recherches sur les perspectives multiples qui, dès lors, caractérisent son travail.

W. Robinson, « William à la lueur de sa lampe », 1990, huile sur toile, collection privée, Brisbane. Nous retrouvons la multiplicité des points de vue : le spectateur fait face aux vaches du bas, mais en même temps voit le ciel étoilé et les arbres comme s’il était allongé par terre, et surplombe William qui court dans la forêt – peut-être à la recherche d’un animal égaré.

W. Robinson, « Autoportait équestre », 1987, huile sur toile, collection d’art de la QUT. Robinson est aussi portraitiste, lauréat en 1987 du prestigieux prix Archibald pour Autoportrait équestre au grand dam de certains, le prix en question récompensant en général un portrait classique d’un Australien socialement important. On a moqué le caractère naïf de ce cavalier qui ne semble guère à l’aise sur sa monture. Il faut dire que Robinson vit dans une ferme sans être vraiment fermier, c’est son épouse, Shirley, qui s’occupe des animaux.
Ses œuvres sont à découvrir à Paris jusqu’au 20 mars.
Infos pratiques : ambassade d'Australie, 4 rue Jean-Rey, 75015 Paris ; métro : Bir-Hakeim ; du lundi au vendredi, de 9h. à 16h30, entrée libre.