À cette occasion, une exposition claire, concise et attrayante se tient dans une aile de la Grande Écurie, face au château. Elle présente des documents originaux provenant des Archives de la ville de Versailles et des œuvres du musée Lambinet. Visite à compléter par une lecture : Le théâtre Montansier, sous la direction de Pierre-Hippolyte Pénet – conservateur du Patrimoine et commissaire de cette exposition –, aux éditions Gourcuff Gradenigo, 29€.
Mademoiselle Montansier, une vie consacrée au théâtre :
Née Marguerite Brunet à Bayonne en 1730, elle opte très jeune pour une vie de femme libre, mais forcément entretenue. Elle séjourne quelque temps à Saint-Domingue, puis s’installe à Paris chez sa tante – Mme Montansier, vendeuse de mode – dont elle prend le patronyme. À Paris, Marguerite vit entre mode et galanterie, se constituant un réseau de relations qui lui permettra bientôt de se lancer dans les affaires. C’est le début d’une carrière intense et fructueuse dans l’organisation de spectacles et la direction de théâtres. Sa plus belle réussite : un théâtre à deux pas du château, en lien à la fois avec la Cour et la ville.
Le Montansier, « une forme agréable et commode pour les spectateurs » :
Le 18 novembre 1777, la Comédie de la Ville – qui ne prendra le nom de sa fondatrice et première directrice qu’en 1936 – est inaugurée en présence de Louis XVI et de Marie-Antoinette. La salle est novatrice : parfaitement ronde, à l’acoustique parfaite, elle permet de regarder les acteurs sur scène mais aussi les spectateurs dans leur loge. Jusqu’au milieu du XVIIIe siècle, les théâtres sont encore rares. Les troupes, généralement itinérantes, donnent leurs représentations dans des lieux improvisés : salles de jeu de paume – rectangulaires – ou auberges : on entend et on voit plus ou moins bien.
Une salle en « bleu Montansier » :