Sièges vus à Révélations !
Sandrine Zilli
sandrine@histoiredumobilier.com
La biennale Révélations, consacrée aux métiers d’art, s’est tenue la semaine dernière au Grand Palais – Paris. Organisée par Ateliers d’art de France elle montre la vitalité des métiers d’art. De l’Italie – invitée d’honneur – à Tahiti, de la Finlande à l’Espagne, de l’Occitanie à l’Île-de-France, de l’Amérique latine à l’Asie, rencontre des savoir-faire artisanaux et de la créativité.
Épisode I : 5 sièges vus à Révélations
Pouf, la broderie en héritage
Pouf conçu à New York par Kazumi Yoshida pour l’atelier sicilien Manima, brodé à la main par des artisanes siciliennes ; structure de bois également fabriquée en Sicile © Atelier Manima
Pendant des siècles, de génération en génération, les femmes siciliennes se sont transmis l’art de broder, contribuant ainsi aux revenus des familles. La mondialisation y a mis un terme, reléguant aux oubliettes leurs techniques d’une grande diversité – fruit d’un héritage culturel unique. L’atelier Manima, situé à Palerme, fait revivre ces savoir-faire en formant des femmes en situation de précarité. Celles-ci travaillent à domicile, comme autrefois, mais la technologie leur permet de rester connectées à leur communauté de travail.
Pour en savoir +
Brodeuse sicilienne © Atelier Manima
Pouf en cours de fabrication © Atelier Manima
Forêt intérieure, la forêt dans le salon
Carbone14.studio, « Forêt intérieure », fauteuil : chêne taillé à la hache, brulé et huilé, lampe : chêne brûlé et huilé, et cristal © Gautier Van Lieshout
« Forêt intérieure » est le fruit du talent de Servane Blat, verrière, de Bertrand Lacour, artisan du bois, et du designer Julien Gorrias, réunis sous la houlette de l’atelier de recherche & innovation Collège M2. Leur source d’inspiration : la forêt de Fontainebleau ; le chêne en provient, de même que la silice utilisée dans la fabrication du cristal. Quant aux motifs gravés sur les côtés du fauteuil et le pied de la lampe, ils sont directement inspirés de l’art pariétal préhistorique abondant dans cette forêt d’Île-de-France.
Pièce unique et sur mesure, pensée et fabriquée en France. Précision : on y est très confortablement assis !
Pour en savoir +
Carbone14.studio, « Forêt intérieure », lampe : chêne brûlé et huilé, et cristal © Gautier Van Lieshout
Tamo, naissance d’un siège
Diane Diebold (artisane textile), Léo Marchand (designer), chaise « Tamo », carton, mousse, et fils de coton et polyester, 2025
Des tubes de carton recouverts de mousse et gainés de fils de coton (au rendu mat) et de fils de polyester (au rendu brillant). 300 heures de nouage ! Les motifs évoquent à la fois les pixels et le veinage d’un bois, d’où son nom de Tamo – essence japonaise particulièrement veinée. Il s’agit d’un prototype, première étape du processus de conception d’un siège solide et confortable.
Fauteuil Gaïa, l’élégance du bois cintré
Andrew Hemus, fauteuil Gaïa, noyer américain, vernis matifié, feutre naturel mêlant laine mérinos d’Arles et fibres d’alpaga de l’atelier O’Laine, 2025 © Andrew Hemus Design
Ébéniste designer d’Occitanie, Andrew Hemus a découpé son bois de noyer en lamelles, qu’il a cintrées une par une avant de les coller. Pour ce faire, il s’est servi des trois techniques de cintrage du bois : à la vapeur, à la chaleur et à froid ! Résultat : de douces courbes solidement ancrées au sol tout en évoquant la vitalité du vivant. Création unique !
Pour en savoir +
Silla LA, 100 % latino-américaine
Andrew Hemus, « Gaïa », noyer d’Amérique cintré, laine Mérinos d’Arles et fibres d’Alpaga © ?
Architecte et designer équatorien spécialisé en architecture durable, Juan Fernando Hidalgo Cordero a imaginé un rocking-chair garni de roseau, matière éco-responsable poussant un peu partout en Amérique, de la Californie à la Terre de Feu. Ce roseau (totora), à la fois souple et robuste, est collé sur le bois avec du latex naturel.
Pour en savoir +
À suivre !
