Trois siècles à L'Isle-Adam
Sandrine Zilli
sandrine@histoiredumobilier.com
Jusqu’au 21 septembre 2025, le musée d’art et d’histoire Louis-Senlecq de L’Isle-Adam (Val d’Oise) retrace trois siècles d’histoire de cette ville pleine de charme, façonnée par la forêt et la rivière.
Sur cette route, celle d’Angleterre, il existe un chemin qui […] mène dans une des plus délicieuses vallées du bassin de l’Oise, à la petite ville de L’Isle-Adam, doublement célèbre et comme berceau de la famille éteinte de L'Isle-Adam, et comme ancienne résidence des Bourbon-Conti. L’Isle-Adam est une charmante petite ville appuyée de deux gros villages, celui de Nogent et de Parmain, remarquables tous deux par de magnifiques carrières qui ont fourni les matériaux des plus beaux édifices du Paris moderne […].
Honoré de Balzac, « Un début dans la vie », 1842
L’Isle-Adam, ancien domaine de chasse

Louis-Gabriel Moreau dit Moreau l’Aîné (1740-1806), « L’Hallali devant le château de L’Isle-Adam en 1766 », encre et gouache sur papier, non daté © L’Isle-Adam, musée d’art et d’histoire Louis-Senlecq, Henri Delage
Nous assistons à la fin d’une fastueuse partie de chasse sur les terres du prince de Conti. Le malheureux cerf, poursuivi par les chiens, s’est jeté à l’eau. À l’arrière-plan, sur l’île du Prieuré se dresse le château qui, quelques années plus tard, sera embelli d’immenses écuries rivalisant avec celles de Chantilly.

Jean-Baptiste André (vers 1735-après 1809), « Château Conti et écuries vus de L’Isle-Adam », encre et lavis sur papier, 1782 © L’Isle-Adam, musée d’art et d’histoire Louis-Senlecq, Henri Delage
Le château a été très endommagé pendant la Révolution ; ce qu’il en restait a été détruit. De son passé aristocratique, la ville conserve toutefois un beau vestige, le pavillon chinois du domaine de Cassan.

Le Pavillon chinois aujourd'hui © Szilli

Léon Fort (1870-1965), « Le Pavillon chinois, domaine de Cassan », aquarelle, graphite, crayon sur papier, non daté © L’Isle-Adam, musée d’art et d’histoire Louis-Senlecq, Henri Delage
Ce pavillon, construit quelques années avant la Révolution, était une des fabriques (petites constructions) qui parsemaient un jardin à l’anglaise. Toujours décoratives, ces constructions étaient parfois utilitaires : le pavillon chinois de L’Isle-Adam servait à réguler les eaux du lac qui lui est contigu.
Les métamorphoses de L’Isle-Adam
Au cours du 19e siècle, l’arrivée du train, l’industrialisation et la régulation du débit de l’Oise – jusqu’alors sujet à d’importantes variations – bouleversent le destin de L’Isle-Adam. La batellerie devient prépondérante dans l’économie locale.
Il fallait quatre heures de diligence pour relier L’Isle-Adam à Paris – le temps de trop bavarder pour le héros du roman de Balzac « Un début dans la vie » ! Grâce au train, le trajet se fait désormais en 1h15. Ainsi, de plus en plus de citadins séjournent sur les bords de l’Oise, qui attirent aussi les peintres paysagistes.

Jules Dupré (1811-1889), « Chaumière à L’Isle-Adam », huile sur toile, non daté, © L’Isle-Adam, musée d’art et d’histoire Louis-Senlecq

Renet-Tener (1845-1925), « Barques en bords d’Oise », huile sur toile, non daté, © L’Isle-Adam, musée d’art et d’histoire Louis-Senlecq, Michel Rousvoal
Dès 1850, une plage fluviale est aménagée à L’Isle-Adam. Dans l’entre-deux-guerres, elle devient un véritable complexe balnéaire qui voit défiler le Tout-Paris.

Léon Fort (1870-1965), « La plage de L’Isle-Adam du côté de l’Oise », encre et aquarelle sur papier, non daté © L’Isle-Adam, musée d’art et d’histoire Louis-Senlecq, Henri Delage

Léon Blot (1905-1967), « Le Toboggan de la plage », affiche originale, vers 1930 © L’Isle-Adam, musée d’art et d’histoire Louis-Senlecq, Henri Delage
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