Un souper en amoureux

Deux couples dinent en toute intimité, en l’absence de domestiques – qui sont parfois indiscrets ! Cependant, tout le nécessaire est à leur portée grâce à deux tables rafraîchissoirs, probablement à roulettes, semblables à celle-ci :
Sur la tablette d’entrejambe de chaque rafraîchissoir ont été placées des assiettes. Du plateau de ces rafraîchissoirs dépasse le goulot d’une bouteille de vin. Sur la petite table du premier plan se trouve un rafraîchissoir à verres, dont les bords sont crénelés. Dans chaque creux, on peut glisser un verre à pied, la coupe plongée dans la glace. Ainsi, le verre refroidit tandis que le pied reste sec.
Le rafraîchissoir peut aussi prendre la forme d’une grande bassine que l’on remplissait de glace pour y placer des bouteilles.
Revenons à la gravure représentant un souper : si les courbes des tables servantes sont de style Transition, les chaises au dossier ovale et aux pieds droits sont, elles, clairement Louis XVI.

 

Une salle à manger éphémère
La pièce est indéfinissable. Il semble qu’il ne s’agisse pas d’une salle à manger avec un mobilier fixe, mais plutôt d’un aménagement temporaire. Le temps d’un souper, on a dressé une table – probablement très sommaire : une planche sur des tréteaux, entièrement dissimulée par une nappe trop longue ; les coins de celle-ci ont été noués. La table est dominée par un élégant surtout orné de trois femmes nues portant un ananas.
C’est à cette époque que la salle à manger – avec une table fixe – s’impose dans les résidences luxueuses.
Les sources de lumière
L’éclairage, assez intense, est assuré par une lanterne et deux appliques. La lanterne abrite plusieurs bougies. Elle est surmontée d’un disque qui permet de protéger le cordon de la chaleur dégagée par les bougies et aussi de rabattre la lumière vers le bas. Il est certainement possible de descendre la lanterne afin de changer les bougies.