Dorure
Formes imposantes et surenchère dorée
Madame, assise sur un fauteuil au dossier imposant, désigne au spectateur le portrait de son défunt mari. Divers symboles évoquent son deuil. Les fleurs dans le vase de porcelaine – œillets des fiançailles et fleurs d’oranger du mariage – sont fanées. Un petit singe, grimpé sur un tabouret, dérobe une pêche : c’est le cœur de l’époux ravi à sa femme. Portrait de famille mais aussi d’une classe sociale : la haute noblesse. Le décorum (de decere, « convenir ») – à savoir l’ensemble des règles qu’il convient d’observer pour tenir son rang dans une société – est adéquat : la riche draperie dévoilant la scène et l’ouverture sur un parc plantent un cadre de vie aristocratique. Le bas-relief représentant Louis XIV de profil rappelle le dévouement au souverain du marquis de Noailles, mort de la variole au cours d’une campagne militaire en Flandre.
Les formes opulentes et la dorure prononcée des meubles obéissent aux impératifs de l’époque Louis XIV :
Sous Louis XIV, apparaît la console, table d’apparat placée contre un mur. Elle est imposante, richement sculptée et dorée ; remarquez notamment le motif formant un « tablier » sur la façade. Une lourde entretoise relie les quatre pieds. Comme en témoigne le tableau de Largillière, on pose sur son plateau de marbre des vases de pierres dures, faïences, porcelaines chinoises ou statuettes de bronze. Le propriétaire affiche ainsi son goût et sa richesse.
Ce tabouret est semblable à celui sur lequel est monté le petit singe du tableau de Largillière. Les quatre pieds sculptés en balustre sont, eux aussi, reliés par une solide entretoise.