Bérain est devenu célèbre en tant qu’organisateur de spectacles, rattaché à l’administration des Menus Plaisirs. Il dessine des costumes et des décors de théâtre – souvent éphémères –, conçoit des machineries. Par ce biais il côtoie une riche clientèle qui lui commande des décors intérieurs et pérennes. Il fournit des modèles de plafonds, lambris, cheminées, meubles, tapisseries et organise à l’occasion quelque pompe funèbre.
Quelques exemples de décors « à la Bérain »
Ses arabesques tout en fantaisie reprennent les grotesques de la Renaissance – rinceaux, sphinges, putti, masques grimaçants ou termes – eux-mêmes hérités de l’Antiquité. Bérain y ajoute le motif du singe, qui a certainement pour origine les ornements fantaisistes des armes. Le singe et les entrelacs seront très présents au cours du XVIIIe siècle. Certains voient donc en Bérain un des pères du style rocaille – époque Louis XV –, tout en courbes et en fantaisie.
Ses recueils d’ornements diffusés dans tout le pays ont exercé une grande influence sur les arts décoratifs. Nombre de peintres, ébénistes, liciers, faïenciers se sont inspirés de son travail.