Un pays, un roi, une seule religion
Les soixante-douze ans du règne de Louis XIV sont marqués par un renforcement de l’autorité royale.
Pour éviter une nouvelle fronde, le roi entreprend de « domestiquer » la haute aristocratie, la contraignant à séjourner régulièrement auprès de lui et à suivre une étiquette draconienne. La noblesse attend désormais tout de son souverain : privilèges, honneurs, argent. Pour tenir son rang à la cour, elle dépense des sommes folles et s’endette. En 1682, la cour et le gouvernement sont officiellement fixés à Versailles, qui devient jusqu’en octobre 1789 la capitale politique de la France, de plus en plus coupée des réalités du pays. Les guerres sont quasi constantes, provoquant un fort endettement de la Couronne.
En 1685, en révoquant l’Édit de Nantes qui tolérait la pratique du protestantisme, Louis XIV impose le catholicisme à tous ses sujets – souvent par la coercition. Aucune opposition, qu’elle soit politique ou religieuse, n’est tolérée. Cependant, ce « roi de guerre » – l’expression est de l’historien Joël Cornette – s’entoure des meilleurs artistes, artisans, écrivains et musiciens : Louis le Vaux, Charles Le Brun, André Le Nôtre, Jules Hardouin-Mansart, André-Charles Boulle pour n’en citer que quelques-uns.